Episode 2.12 - Phoenix

Réalisation : ?
Scénario : ?
Première diffusion US : 24 mai 2009 (AMC)



Votre avis sur l'épisode ?

je suis sous le choc !
comment il a pu la laisser mourir ?
(à moins qu'au début du prochain épisode il se décide à appeler les urgences, ce qui m'étonnerais beaucoup, je suppose qu'elle est morte)
c'est dingue, quand il voit qu'elle s'étouffe il se précipite sur elle et d'un coup il a ce visage horrible et il bouge plus du tout en la regardant...
alors que pendant tout l'épisode on a eu ce calme et cette joie autour du bébé
donc épisode assez mou tout compte fait
j'espère un peu plus d'action pour le final

P.S : ras le bol de ces saisons de 13 épisodes, ils peuvent pas en faire 24 comme tous le monde ! Sons of Anarchy, True Blood, Entourage et maintenant Breaking Bad (je dis "maintenant" parce que je connais la série que depuis 2 mois ! )

J'aime bien le format de 13 épisodes, même si on est frustrés, une fois arrivé à la fin. C'est très courant sur les séries du câble (toutes les séries que tu cites sont sur le câble) qui ont un budget moindre par rapport aux grands networks. De fait, les saisons sont réduites et tu verras beaucoup de saisons de 10 à 15 épisodes, grand maximum. Cela permet de concentrer l'action sur un minimum de temps et d'éviter les épisodes bouche-trou qui sont la plaie des séries des grands networks, comme Desperate Housewives, Prison Break, House et j'en passe.

J'ai écrit la critique de l'épisode il y a peu sur mon blog. L'attitude de Walter rejoint ce que j'avais dit dans le topic d'un autre épisode, à savoir qu'il représente bien l'expression "to break bad" - mal tourner - puisqu'il n'a désormais plus de morale et il sait que pour persévérer dans un milieu comme celui de la pègre, il est nécessaire de ne pas agir par sentiments. Il l'a laissée mourir car elle représentait la pire menace depuis qu'il a commencé sa production de méthamphétamines mais ne peut pas s'empêcher de pleurer. Au fond, Walter reste humain mais ses priorités l'obligent à refouler ses sentiments, comme ce fut le cas pour Hank qui trouvait refuge dans l'ascenseur pour se calmer.

Et donc, adressez vos dons :
http://www.savewalterwhite.com/
(cette série est quand même géniale)

Episode avec peu d'action, certes, mais l'action n'a jamais été l'essence de Breaking Bad, il me semble que ce qu'on cherche dans cette série est ailleurs, non ? Et là, niveau psychologie, on est servi.

Tous ceux qui aiment voir évoluer la relation de plus en plus "filiale" entre Walter et Jesse seront ravis, parce que cet épisode va assez loin dans ce domaine. Ceci culminant bien entendu dans la superbe scène entre Walter et le père de Jane, deux inconnus l'un pour l'autre, partageant quelques instants le même comptoir de bar, sans se douter d'à quel point ils sont proches. On pourrait trouver la coïncidence un peu grosse, et je serais d'accord si elle avait une vraie influence sur l'intrigue, mais ce hasard n'a et n'aura probablement pas de conséquences, il permet juste une très jolie scène, ou Walter se laisse un peu aller et reconnaît que Jesse est quand même bien plus, pour lui, qu'un simple partenaire.
Cette scène montre aussi à quel point Walter a besoin de pouvoir se confier (puisque la communication avec sa famille, c'est un peu mort...), quitte à se livrer à un parfait inconnu. Walter a énormément de côtés obscurs finalement, comme ce besoin maladif de reconnaissance, cette immense fierté qu'il tire de son argent sale, rien que parce que "c'est moi qui l'a gagné". Révélatrice aussi, la scène ou Saul lui suggère différentes manières d'expliquer l'argent à sa famille, et que Walter refuse parce que ça ne le met pas assez en valeur.

Dernière scène tétanisante, évidemment. Bryan Cranston y est extraordinaire. Il avait déjà tué avant, c'est vrai, mais ça avait toujours été presque de la pure légitime défense, sa vie était réellement menacée. Là, c'est vraiment un meurtre de sang froid. On sent vraiment la différence, alors qu'avant on espérait bien fort que Walter allait s'en sortir, cette fois on le regarde comme un monstre dénué de toute empathie.
D'autant plus que (toujours pour développer cette relation "filiale"), je ne peux pas m'empêcher de penser que la raison principale pour laquelle Walter laisse Jane mourir, ce n'est pas tant qu'elle en savait trop, ce n'est pas les menaces : c'est le fait qu'elle lui a volé Jesse. Elle avait une influence grandissante sur lui, Walter perdait le contrôle, perdait son fils de substitution : il fallait qu'elle meurt.
C'est encore plus tragique comme ça, et ça fait que Walter devient davantage un monstre (d'où ses larmes).

Superbe épisode. (cherche le smiley qui applaudit)
Mais bon, je l'aimais bien, Jane, moi, c'te bonnasse...

Oh by the way, Fabulio, j'ai checké ton blog pour voir ce que tu disais, et franchement respect. Le nombre de séries traitées, l'analyse en profondeur de chaque épisode... Ça doit te demander un sacré boulot, mais les commentaires sont vraiment de qualité, bravo, j'admire.

je savais pas que http://www.savewalterwhite.com/ existait vraiment !

je suis allais voir et quand on clique sur "click here to donate" le site me renvois sur http://www.nationalcancercoalition.org/

bonne initiative de leur part !

Merci Chakado.
Pour ma part, j'estime que la relation filiale était surtout exploitée au 2.09 qui avait rapproché les deux hommes. Mais c'est vrai que cet épisode peut aussi l'exploiter dans la mesure où chacun souffre de l'absence de l'autre, surtout Jesse qui est dépité que Walter ne reconnaisse pas les efforts et le travail qu'il a fournis, comme l'aurait fait un père.

Mais sinon, je suis plutôt content que Jane ait rendu l'âme, je n'ai jamais vraiment apprécié le personnage, comme tous les maître-chanteurs comme elle (à titre de comparaison tous les personnages de Desperate Housewives le sont et c'est en cela que la série m'énerve). Le personnage en soi n'était pas très intéressant à mon sens mais les conséquences de sa mort le seront certainement. J'ai hâte de voir le season finale !

Citation :

les conséquences de sa mort le seront certainement.

Si tu savais, Fabulio, si tu savais...
[/mode "j'ai vu le dernier épisode, nananère" OFF]

Je ne vois pas trop Jane comme une maître-chanteuse (qu'on me pardonne cette féminisation approximative). Au début, elle veut simplement que Jesse touche sa part, ce n'est que devant le refus de Walter qu'elle joue cette carte-là.
Et j'ai pas dit qu'elle était intéressante, j'ai dit que c'était une bonnasse.
Mais voilà, c'est vrai que sa relation avec Jesse était un peu trop "mignonne" (malgré la prise de drogue en commun), il fallait que quelque chose arrive pour relancer le personnage de Jesse, qui était presque "rangé". Et là, pour un coup dur, c'est un coup dur...

Boum !

Oui, j'ai mis un peu de temps à répondre, mais j'avais un peu de mal à trouver des mots à mettre sur ce que je ressentais. J'ai fait un peu le tour de ce qui pouvait se dire ailleurs, et ai été tétanisé par l'unanimité de l'inhumanité (eh ouais, essaie de le dire trois fois de suite, pour voir) des réactions à la mort de Jane : "il a eu raison de la laisser mourir", "bien fait pour cette salope opportuniste", "elle n'a eu que ce qu'elle méritait", etc.

L'envie de leur répondre : "attendez, les gens, d'accord, c'est une fiction, mais dans la vraie vie, vous auriez tous appelé les urgences, ou alors inquiétez-vous, il regarde quand même quelqu'un mourir de sang-froid" ! Puis je me suis avisé, un peu coupable, que le personnage avait été présenté comme à ce point détestable au cours de l'épisode justement pour susciter une ambigüité à sa mort que j'avais ressentie lors de la scène, partagé entre l'effroi du regard glacial et glaçant d'impassibilité de Walter, et "les formidables perspectives scénaristiques" que sa mort entrainerait. L'ingestion massive de séries infléchit parfois le sens moral.

Et donc, comment ne pas parler de cette dernière scène et de ses implications morales. Une réplique qui m'avait marqué dans l'épisode 1.3 (je devais d'ailleurs en parler sur le sujet approprié), c'est la réaction de Walter après avoir tué Krazy-8, où il s'inquiète, en substance, de son absence de réaction de dégout envers lui-même, comme s'il pouvait tuer de sang-froid. C'était, en latence, le prélude à tout ce qui allait suivre, jusqu'à la scène d'aujourd'hui.

Jane a beau avoir "perverti" Jesse et avoir menacé Walter de chantage, elle demeurait "innocente", étrangère au monde de la drogue (du moins, du deal), et relativement inoffensive. On ne peut invoquer la légitime défense, juste la non-assistance volontaire à personne en danger, même si on sent Walt traversé, comme le spectateur, d'un dilemme terrible, qui le fera s'effondrer une fois qu'il réalise ce qu'il vient de faire. Et, Walt a effectivement franchi une ligne morale irrémissible, le "breaking bad" prend vraiment le sens de "partage en couilles", dans les abimes de l'esprit humain.

Sinon, pour le reste...

Assez d'accord avec tout ce que vous avez dit aussi, notamment sur la symbolique filée de la filiation : Jane est la bru détestable qui vole son fils à Walt après l'avoir "dépucelé" lors du rituel de la drogue, et Walt, comme tout bon parent, veut le "récupérer", l'ôter de ses griffes, parce qu'il le connaît et sait qu'il mérite mieux. La réaction classique de parent mais exacerbée à l'extrême, au pire.

Je peux me livrer là à de l'analyse psychologique de comptoir, mais il me semble que les indices parsemant l'épisode laissent peu d'équivoque : le bar où il se livre au père de Jane (qui risque au passage d'être d'humeur plutôt chafouine en découvrant sa fille) et avoue demi-mot qu'il considère Walt comme un fils, et le parallèle entre le "bébé qu'il vaut laisser couché sur le côté pour éviter l'étouffement par le vomi" et le fait qu'il prenne soin de laisser Jesse sur le côté en laissant Jane sur le dos.

D'accord avec Chakado aussi sur le narcissisme de Walter / Heisenberg de l'épisode, lorsqu'il montre à sa fille les billets que papa a gagné

Puis je ne connais aucune "grande série" qui tourne à 24 épisodes par saison. Tenez, Lost, qui tournait mollasse, a été redynamisée en saison 4 par la grève des scénaristes qui l'a limitée à 14 épisodes, super denses et sans temps morts. D'ailleurs, ils ont gardé le format cette saison. 13 épisodes, c'est bien, ça permet de ne pas se disperser, et ça doit déjà demander un boulot d'écriture phénoménal aux scénaristes sur un an.

Pour Fabulio, toi qui n'aimes pas les maîtres chanteurs, je parie que tu ne connais pas encore Jim Profit

Le site savewalterwhite.com, ça défonce comme idée, putain de souci du détail, rien à ajouter.

Et je ne peux que souscrire à l'analyse pondérée et circonstanciée de M. Chakado : Jane, c'te bonnasse...

Ah, je répondrai peut-être un peu plus tard dans le détail, mais Walter, toi qui sais à quel point je m'ennuie parfois durant mes journées, quand tu dis :

Citation :

J'ai fait un peu le tour de ce qui pouvait se dire ailleurs

Tu peux balancer quelques liens ? Moi aussi je veux bien lire un peu plus sur cette série.

Alors, je butine au fil du hasard, mais deux lieux sur lesquels j'ai trouvé des remarques intéressantes sont le topic série d'un forum sur ma musique de sauvages, et, surtout, le topic Breaking Bad du forum mad-movies.

Il va sans dire que je n'irai plus sur aucun des deux d'ici à ce que j'aie vu le 2.13 (demain, si tout va bien).

Lu parmi les derniers message du forum Mad Movies :

Citation :

(ce qui serait bien pour une série de cet acabit, ça serait quand même plus d'avis et de débats, parce qu'honnêtement, c'est du haut du panier des séries dont on parle, et n'ayant que 2 avis par épisode, perso je suis un peu déçu...)

Putain, mais qu'est-ce qu'il attend pour taper "breaking bad forum francophone" sur Google, le mec ?
Bon, au moins y a une demande, c'est déjà ça.